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Innovation ouverte en France

By 29 décembre 2009 janvier 21st, 2012 2 Comments

open

L’innovation ouverte est l’idée selon laquelle une entreprise peut créer de la valeur (services et produit) autant par le biais de collaborations, de licencing, de spin-off que par ses efforts interne. Le concept d’innovation ouverte est maintenant bien connu puisqu’il a émergé aux Etats-Unis il y a une quinzaine d’années.
Les entreprises pratiquant l’innovation ouverte (open innovation) ont tendance à connaître une innovation plus performante que celles qui ne la pratiquent pas. C’est le constat effectué dans certains pays, comme les Etat-Unis, où l’écosystème y est parfaitement adapté.
Les pouvoirs publics et le top management de grandes entreprises tentent, tant bien que mal, de faire rentrer l’innovation ouverte dans les coutumes françaises.
Comment les pouvoirs publiques pourraient être adaptées pour soutenir l’innovation ouverte ? Nous examinons dans cet article certains des ajustements qui pourraient être apportés.
L’innovation ouverte est-elle la meilleure approche ? En tout cas, est-ce une approche adaptée pour la France ?
A. Innovation ouverte en 2 mots
1) Définition
L’Open Innovation (innovation ouverte) est le paradigme selon lequel une entreprise a adaptée sa stratégie complète d’innovation (au sens du Manuel d’Oslo) afin de tirer le meilleur parti du microcosme qu’il l’entoure. Cela consiste notamment à maximiser le recours à des solutions développées en EXTERNE (outside-in) et à monétiser des technologies développées en interne, mais qui ne trouve pas d’applications pour le core-business (inside-out).
2) Open innovation ? open source
L’expression « innovation ouverte » ne désigne pas un savoir ou une technologie libre. Si l’expression « en source libre » désigne des technologies accessibles sans redevance, l’innovation ouverte fait référence aux méthodes de collaboration utilisées et elle peut donc
encore impliquer le versement de droits de licence (importants) entre entreprises, pour l’obtention de la propriété intellectuelle.
B. L’innovation ouverte signifie-t-elle moins de R&D
L’innovation ouverte vise davantage à élargir les possibilités de R&D qu’à se substituer à certaines. La collaboration technologique avec l’extérieur est complémentaire des investissements dans la R&D interne.
Certains craignent que l’innovation ouverte soit synonyme de
Moins de R&D interne pour les entreprises
Moins de soutien de l’Etat pour la recherche publique
C’est faux. Afin de pouvoir absorber les résultats de collaborations avec la recherche publique et faire que ces résultats aient un réel impact , l’entreprise doit maintenir son activité de R&D interne.
Par ailleurs, un ensemble d’études, conduites dans plusieurs pays (voir étude menée par l’OCDE en référence), montrent que les entreprises engagées dans une politique d’innovation ouverte sont plus innovantes que celles qui ne le sont pas.
L’innovation ouverte permet aux entreprises d’accéder à un éventail de connaissances et d’idées bien plus large qu’il est possible de générer en interne (ce qui permet d’accroître la Sérendipité), et donc d’accélérer l’innovation tout en réduisant son coût.
Il est par ailleurs intéressant de noter que l’innovation ouverte n’est pas réservée aux grands groupes industriels : les mêmes études ont révélées l’innovation ouverte est mise en pratique aussi par les PME dans certains pays nordiques. L’implémentation de l’innovation ouverte doit vraiment être adapté à chaque pays en fonction de ses coutumes et habitudes.
C. Dispositifs publics pour l’innovation ouverte
L’innovation ouverte est relativement récente dans le paysage français de la recherche et de l’innovation. Néanmoins, un nombre signifiants de dispositifs ont déjà été mis en place par l’Etat pour permettre l’accroissement des transferts de connaissances et de technologies de la recherche publique vers le secteur privé ; en voici quelques exemples :
Financement de thèses CIFRE : subvention pour toute entreprise française qui embauche un doctorant pour le placer au cœur d’une collaboration de recherche avec un laboratoire public.
l’Agence Nationale de la Recherche : l’ANR s’adresse aux établissements publics de recherche et aux entreprises avec une double mission : produire de nouvelles connaissances et favoriser les interactions entre laboratoires publics et laboratoires d’entreprise en développant les partenariats.
le Crédit d’Impôt Recherche : le CIR est un dispositif de soutien au financement d’actions de recherche engagées par des entreprises. Il permet, entre autres, l’octroi de subvention à une entreprise lorsque celle-ci externalise une partie de sa R&D dans un laboratoire de recherche publique.
les regroupements : les pôles de compétitivité sont l’exemple emblématique que la France a mis en place afin de favoriser les collaborations entre la recherche publique et l’industrie en rassemblant en un même lieu géographique entreprises et centres de recherche.
Les cellules de valorisation et les aides à la création de startups.
D. Startups : moteur de l’innovation ouverte
Les startup sont un des éléments fondamentaux dans le paysage de l’innovation ouverte. Ceci fût clairement expliqué par Chesbrough dans son livre Open Innovation, pour les Etats-Unis, où l’écosystème est extrêmement propice à la création de startup ; ce qui n’est pas aussi évident pour l’Europe et la France.
Une startup est une jeune entreprise qui développe et commercialise une technologie innovante. La technologie initiale peut-être issue de la recherche publique ou privée. Quoi qu’il en soit, le projet est généralement porté par un ensemble de personnes très motivées, rendant la startup extrêmement dynamique et réactive. Elles sont donc un vecteur du transfert de connaissances et de technologies très important.
E. Pour aller plus loin
1) Sources de l’article
Cet article est en partie inspiré d’un article publié par Frédérique Sachwald, responsable de la R&D des entreprises, au sein du ministère français de l’enseignement supérieur et la recherche, dans eIQ, le magazine des membre de l’EIRMA : http://bit.ly/18SdIs.
Etude conduite par l’OCDE (open innovation in global networks) http://bit.ly/wqML9.
Réseaux mondiaux d’innovation ouverte, systèmes nationaux et politiques publiques, rapport du Ministère de la Recherche et de l’Education Supérieure, par Frédérique Sachwald : http://bit.ly/aUd9f.
Open Innovation : where do French Companies Stand ? : http://bit.ly/gum3E.
Open Innovation, de Henry W Chesbrough (http://bit.ly/2wnsJ) ; ouvrage de référence sur l’open innovation. Voir en particulier le Chapitre 2 sur l’innovation fermée et son érosion.
2) Articles connexes sur PRESANS
Qu’est-ce que l’innovation ?
Sérendipité et Innovation.
Efficacité des pôle de compétitivité en France.
Autres articles sur l’innovation ouverte : Création de valeur grâce à une gestion efficace de la PI.
3) Illustrations
L’illustration de l’article « Open Partnership » est sous licence Creative Commons ; elle est disponible sur http://bit.ly/AlPVl.
Prêts pour l’ouverture ? (Photo: cquarles)

L’innovation ouverte est l’idée selon laquelle une entreprise peut créer de la valeur (services et produit) autant par le biais de collaborations, de licencing, de spin-off que par ses efforts internes. Le concept d’innovation ouverte est maintenant bien connu puisqu’il a émergé aux Etats-Unis il y a une quinzaine d’années.

Les entreprises pratiquant l’innovation ouverte (open innovation) ont tendance à connaître une innovation plus performante que celles qui ne la pratiquent pas. C’est le constat effectué dans certains pays, comme les Etat-Unis, où l’écosystème y est parfaitement adapté.

Les pouvoirs publics et le top management de grandes entreprises tentent, tant bien que mal, de faire rentrer l’innovation ouverte dans les coutumes françaises.

Comment les pouvoirs publics pourraient être adaptées pour soutenir l’innovation ouverte ?

Nous examinons dans cet article certaines des mesures mises en place.

L’innovation ouverte est-elle la meilleure approche ? En tout cas, est-ce une approche adaptée pour la France ?

A. Innovation ouverte en 2 mots

1) Définition

L’Open Innovation (innovation ouverte) est le paradigme selon lequel une entreprise a adapté sa stratégie complète d’innovation (au sens du Manuel d’Oslo) afin de tirer le meilleur parti du microcosme qui l’entoure.
Cela consiste notamment à maximiser le recours à des solutions développées en EXTERNE (‘outside-in’) et à monétiser des technologies développées en interne, mais qui ne trouvent pas d’applications pour le coeur de métier de l’entreprise (‘inside-out’).

2) Open innovation = open source ?

L’expression « innovation ouverte » ne désigne pas un savoir ou une technologie libre. Si l’expression « en source libre » désigne des technologies accessibles sans redevance, l’innovation ouverte fait référence aux méthodes de collaboration utilisées et elle peut donc encore impliquer le versement de droits de licence (importants) entre entreprises, pour l’obtention de la propriété intellectuelle.
Le terme ‘Ouvert’ pouvant être trompeur, nous préférons parler d’Innovation Partagée plutôt qu’ouverte  (cf article ‘Open Innovation, peut-on vraiment parler d’Innovation Ouverte ?‘).

B. L’innovation ouverte signifie-t-elle moins de R&D ?

L’innovation ouverte vise davantage à élargir les possibilités de R&D qu’à se substituer à certaines.

La collaboration technologique avec l’extérieur est complémentaire des investissements en  R&D interne.

Certains craignent que l’innovation ouverte soit synonyme de :

Moins de R&D interne pour les entreprises

Moins de soutien de l’Etat pour la recherche publique

Ce n’est pas le cas.

Afin de pouvoir absorber les résultats de collaborations avec la recherche publique et faire que ces résultats aient un réel impact,  l’entreprise doit en effet impérativement maintenir son activité de R&D interne.

Par ailleurs, un ensemble d’études, conduites dans plusieurs pays (voir étude menée par l’OCDE en référence), montrent que les entreprises engagées dans une politique d’innovation ouverte sont plus innovantes que celles qui ne le sont pas.

L’innovation ouverte permet aux entreprises d’accéder à un éventail de connaissances et d’idées bien plus large qu’il est possible de générer en interne (ce qui permet d’accroître la Sérendipité), et donc d’accélérer l’innovation tout en réduisant son coût.

Il est par ailleurs intéressant de noter que l’innovation ouverte n’est pas réservée aux grands groupes industriels : les mêmes études ont révélées l’innovation ouverte est mise en pratique aussi par les PME dans certains pays nordiques.

L’implémentation de l’innovation ouverte doit vraiment être adapté à chaque pays en fonction de ses coutumes et habitudes.

C. Dispositifs publics pour l’innovation ouverte

L’innovation ouverte est relativement récente dans le paysage français de la recherche et de l’innovation.

Néanmoins, un nombre signifiants de dispositifs ont déjà été mis en place par l’Etat pour permettre l’accroissement des transferts de connaissances et de technologies de la recherche publique vers le secteur privé.

En voici quelques exemples :

Financement de thèses CIFRE : subvention pour toute entreprise française qui embauche un doctorant pour le placer au cœur d’une collaboration de recherche avec un laboratoire public.

l’Agence Nationale de la Recherche : l’ANR s’adresse aux établissements publics de recherche et aux entreprises avec une double mission : produire de nouvelles connaissances et favoriser les interactions entre laboratoires publics et laboratoires d’entreprise en développant les partenariats.

le Crédit d’Impôt Recherche : le CIR est un dispositif de soutien au financement d’actions de recherche engagées par des entreprises. Il permet, entre autres, l’octroi de subvention à une entreprise lorsque celle-ci externalise une partie de sa R&D dans un laboratoire de recherche publique.

les regroupements : les pôles de compétitivité sont l’exemple emblématique que la France a mis en place afin de favoriser les collaborations entre la recherche publique et l’industrie en rassemblant en un même lieu géographique entreprises et centres de recherche.

Les cellules de valorisation et les aides à la création de startups.

D. Startups : moteur de l’innovation ouverte

Les startup sont un des éléments fondamentaux dans le paysage de l’innovation ouverte. Ceci fût clairement expliqué par Chesbrough dans son livre ‘Open Innovation’, pour les Etats-Unis, où l’écosystème est extrêmement propice à la création de startup ; ce qui n’est pas aussi évident pour l’Europe et la France.

Une startup est une jeune entreprise qui développe et commercialise une technologie innovante.

La technologie initiale peut-être issue de la recherche publique ou privée.

Quoi qu’il en soit, le projet est généralement porté par un ensemble de personnes très motivées, rendant la startup extrêmement dynamique et réactive.

Elles sont donc un vecteur du transfert de connaissances et de technologies très important.

E. Pour aller plus loin

Sources de l’article :

Cet article est en partie inspiré d’un article publié par Frédérique Sachwald, responsable de la R&D des entreprises, au sein du ministère français de l’enseignement supérieur et la recherche, dans eIQ, le magazine des membre de l’EIRMA.

Etude conduite par l’OCDE (open innovation in global networks) .

Réseaux mondiaux d’innovation ouverte, systèmes nationaux et politiques publiques, rapport du Ministère de la Recherche et de l’Education Supérieure, par Frédérique Sachwald .

Rapport de Thierry Weil Open Innovation : where do French Companies Stand ?

Open Innovation, de Henry W Chesbrough ; ouvrage de référence sur l’open innovation. Voir en particulier le Chapitre 2 sur l’innovation fermée et son érosion.

2 Comments

  • Bonsoir,

    Le Crédit d’Impôt Recherche (CIR), que vous évoquez, me semble favoriser l’innovation partagée par trois biais au moins :

    1) La prise en compte des dépenses de R&D confiés à des laboratoires publics de recherche pour le double de leur montant dans l’assiette des dépenses éligibles au CIR (ce qui diminue la facture de 60 à 100% et peut ainsi favoriser la collaboration public-privé) ;

    2) La prise en compte des dépenses de R&D confiés à des experts ou à des consultants techniques, pour peu que ceux-ci soient agrées (ce qui favorise le recours à des entreprises et à des consultants extérieur(e)s à l’organisation) ;

    3) La prime à l’embauche de jeunes docteurs (ce qui favorise là encore la collaboration entre universités et entreprises).

    Surtout, meilleurs voeux à tous !

  • Bonjour et merci pour cet article,
    Je souhaite également ajouter un dispositif public à ceux qui sont cités. Il s’agit du Réseau Enterprise Europe
    (co financé par la Commission européenne et des structures locales comme les Chambres Régionales de Commerce et Oseo)
    En France : http://www.bercy.gouv.fr/directions_services/een/index.htm

    Une bonne partie des services gratuits proposés facilitent la recherche de compétences et les transferts de technologie au niveau européen. C’est une aide indirecte pour une entreprise ou un labo qui recherche une compétence technologique très précise ou qui souhaite valoriser par des licences une partie de son innovation.

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